Un cygne à Kehl est en approche
sur le lac. (Lac si long, si étroit
qu’on le croit une rivière. De plus haut
c’est un sourire, une cicatrice.)
Mon premier cygne allemand
mord ma main sous le gant
de cuir noir (je ne sens aucune dent,
plutôt le grain d’une râpe) ;
il s’attend à y trouver quelque chose,
mais aussitôt, déçu, il plonge
tête et cou dans son image glacée
à travers les feuilles mortes.
