Vide et grain

Cy Twombly, Leda and the Swan, 1963



























Jean Varenne, dans un commentaire des Upanishads, nous apprend que « juridiquement, le samnyâsin — renonçant — est considéré comme décédé » et qu'il procure à sa famille tous les avantages du défunt : l'héritage est débloqué, sa « veuve » a la possibilité de se remarier. Il vit désormais en tant que « mort-vivant », perd son nom et doit se rebaptiser. On n'est plus étonné après cela de découvrir que ce sont ces mêmes Indiens qui inventèrent au Vème siècle ce chiffre zéro que Brahmagupta définit comme la soustraction d'un nombre par lui-même — ce sifr, à la fois vide et grain, que les Arabes propageront.

in Salle d'attente