Ne voyager qu’à la proue de moi-même.
Claude Cahun
La tempéra c’est ce qu’il y a dessous,
par elle que s’entrevoit le secret
qui met une âme à la peinture froide.
Alors cette nuit bai, jais et ambre,
que tu portes à même la peau,
quoi irradie par-dessous ? Et si
ce n’est pas la tempéra alors quoi ?
Dis-moi : « Je suis une idole avec un soleil
emprisonné au-dedans » et je te crois.
Parce que se voit que butent
en toi les rêves de lumière
que fait un soleil en dormant.
Mais ton regard lui ne dort pas,
il se fiche en moi et tu fends mon eau
sans bouger. Oui, tu es bien
à la proue de toi-même. Et voilà
que l’idole parle… (Parfois même
l’idole daigne, s’évade à mon bras.)
Vallejo a dit qu’il est né un jour
où Dieu était malade. Mais toi, simplement
te regarder, Lui, moi, nous soigne.