des mois que tu es là :
branche colossale
jetée à un rocher
que ne lèche plus la mer.
Tu es sur mon chemin
depuis si longtemps :
j’ai devoir je crois de t’évoquer.
Mais je ne sais que dire.
Et je lève la tête.
Haut sur le sentier
il y a ce cyprès massif,
sa tignasse crêpée
par un siècle de vent de mer.
Des ans que je l’admire.
Il possède, comme on
dit la science infuse,
tout le vert infus. Tous les verts
semblent en lui.
Et c'est peut-être ça,
poli, blanchi
par le sel, le soleil, et l'eau
de ton voyage,
peut-être ça, oui,
que tu es venu chercher, arbre
au pied d’un arbre :
la sobriété du maître
qui donne sa leçon de vert ;
son austérité de prêtre,
ton oraison qu’il tait.
branche colossale
jetée à un rocher
que ne lèche plus la mer.
Tu es sur mon chemin
depuis si longtemps :
j’ai devoir je crois de t’évoquer.
Mais je ne sais que dire.
Et je lève la tête.
Haut sur le sentier
il y a ce cyprès massif,
sa tignasse crêpée
par un siècle de vent de mer.
Des ans que je l’admire.
Il possède, comme on
dit la science infuse,
tout le vert infus. Tous les verts
semblent en lui.
Et c'est peut-être ça,
poli, blanchi
par le sel, le soleil, et l'eau
de ton voyage,
peut-être ça, oui,
que tu es venu chercher, arbre
au pied d’un arbre :
la sobriété du maître
qui donne sa leçon de vert ;
son austérité de prêtre,
ton oraison qu’il tait.
in Sole povero, Bruno Guattari Éditeur, 2023