J’aime penser,
s’il y a un plaisir du fruit
à être fruit, alors
il le prend tout
dans ce vertige lent
d’être la déflagration
d’une fleur
et pas dans cette station
de sa maturité.
Mais on ne peut
écarter la possibilité
qu’il se trouve
un plaisir égal ou supérieur
dans la sénescence,
l’imminence ductile
qui précède « quand le fruit rompt
à sa branche,
tombe, frappe le sol ».
Et ce plaisir
du fruit que j’invente,
qu’il soit croître
ou attente, me gagne,
comme ce suc
quand je le mords.
