Le roseau

Gérard Traquandi, Sans titre, 2005




























Je vis désormais
si peu bruyant, si disparu, si enfoui,
on pourrait quand on y pense
me croire pour jamais noyé.
Mais non.
Qu’on observe l'étang de ma vie
et y apparaît un roseau
qui rompt l’eau, se déplace,
fin périscope.
Discret.
C'est moi
qu’on trouvera au bout,
respirant à grand-peine
mais au cœur même du pouls
froissant l’eau.

in Sole povero, Bruno Guattari Éditeur, 2023