Nénuphar

Claude Monet, Nymphéas, 1906

























Ses racines sont enfouies sous une terre noyée. 
Il traverse une obscurité mince et calme.

D’infimes créatures l’observent ou l’évitent,
le suçotent ou dévorent.

Mais c’est tout là-haut,
au rez-de-chaussée de la lumière,

à cette surface à vos pieds,
que se développent

ses vastes feuilles,
et sa fleur sous le plein soleil,

où se reposent d’autres dérisoires créatures,
figées pour un temps.

Insectes brillants, anoures discrets,
et vos yeux baissés que ce même soleil use.

in Combattant varié, Aux Cailloux des Chemins, 2020