Pufenua

Gérard de Lairesse, Anatomia Humani Corporis, 1685 



















Pour le Polynésien le placenta est un noyau
de terre, une parcelle prêtée que sa tradition
exhorte à rendre au sol après la naissance.


En cela le poème est également un placenta,
qu’une sorte de mère  notre esprit  nous octroie,
et dont nous nous sustentons dans un interlude


où nous n’accédons à rien d’aussi nourrissant.
Nous vivons un temps de lui : pensant et nous
ordonnant, corrigeant par lui. Et corrigé,


ordonné, et nourri, nous le déclarons fini 
(mais c’est faux) et nous nous en coupons,
l’abandonnons et l’enterrons dans l’esprit d’un autre.

in Sole povero, Bruno Guattari Éditeur, 2023