sur des opérations de chirurgie
qui modifient son propre corps ;
des opérations retransmises en temps réel
sur des écrans de galeries d’art
à Toronto, New York, Banff, Paris
où l’on assiste à tout : au marquage au feutre
des zones d’élection ; à la longue aiguille
qui fait saigner et à l’efficience de la sédation sous le bistouri ;
à la déstabilisante fouille d’un clamp qui au revers de l’épais cuir
caoutchouteux décolle le visage; à l’œil vif
et vitreux,
et vif,
et vitreux – et puis ce sont les implants bleus,
les sutures blanches…
La bête de foire entre
dans l’amphi
sous les regards hagards de deux cents étudiants.Elle vient présenter un CD-ROM
qui retrace son cheminement
mais parle toute une heure de ses amitiés célèbres.
Les plus actifs, qui l’interrogent,
la rehaussent sans rien avancer ;
on l’observe, l’épie.
Et puis cette question,
que nul n’osait, que nul n’attendait
plus,insolente : « Madame, vous trouvez encore des mecs ? »
Et s’imprime
sur le grondement décroissant du rire général
une réponse froide : « ça, ça me regarde. c’est ma vie privée. »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire